mercredi 14 janvier 2009

Adrienne Von Speyr (4)


L'amitié doit pouvoir surprendre, maintenant et plus tard, ici et là-bas, c'est pourquoi elle ne peut calculer, évaluer, prendre en compte et distribuer des rôles par avance. Si le Christ a des amis aussi différents que Jean et les publicains, il offrira pourtant toujours à l'un et l'autre, au disciple bien-aimé et au publicain, de nouvelles surprises, pas seulement des grandes, qui tiennent à son message et à sa mission, mais aussi des petites, qui résident dans son visage, ses gestes, ses préférences. Il célébrera des fêtes avec eux, des fêtes de l'amitié et de l'amour, qui, certes, culmineront toutes dans sa disponibilité au don total de lui-même, mais qui pourtant, en tant que fêtes, possèdent chacune, son empreinte, celle de ses fêtes. Quand l'Eglise reprend les fêtes et les célèbre en son nom, elle ne doit pas oublier que ce sont des fêtes de l'amitié ; elle n'a pas le droit de laisser s'effacer les traits de l'ami, qui est le Seigneur. D'autant moins que le Seigneur a choisi l'Eglise pour Epouse, et que, conformément à sa volonté, celle-ci a pour devoir de faire sans cesse ressortir sa nature d'Epoux.


(...)


Le quotidien est souvent difficile à supporter pour l'homme : travail, obligations, limites imposées. Mais l'amour change le poids de toute chose, il complète l'oeuvre encore décousue, il donne de l'ampleur à ce qui est mesquin. Il apporte attente et intérêt dans le train-train, parce qu'il est source de joie toujours nouvelle. Joie de l'époux et de l'épouse, joie aussi de l'amitié, joie en toute chose, qui est comprise dans l'amour, lui appartient et l'augmente.


Adrienne Von Speyr.

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