samedi 9 janvier 2010

Un même vouloir


Chez les amis, ce n'est pas un bien matériel que l'on cherche, mais la bienveillance, car celui-là est souvent fourni par des amis, alors que seule la charité accorde celle-ci : "vouloir les mêmes choses et ne pas vouloir les mêmes choses", voilà l'amitié solide.

Jérôme de Stridon, Lettre à Démétrias.

vendredi 8 janvier 2010

Le désaccord

Il n'est pas rare qu'un désaccord entre amis, alimenté par une réplique cinglante, fasse naître par après une charité plus grande : c'est le cas lorsque sont corrigés les traits qui paraissent déplaisants chez l'ami.
Isidore de Séville, Livre III, Sur le bien suprême.

jeudi 7 janvier 2010

N'oublie pas ton ami


Je t'adjure de ne pas oublier un ami longtemps cherché, à peine trouvé, difficile à garder, une fois que tu l'as perdu de vue.

Jérôme de Stridon, Lettre à Ruffin.

mercredi 6 janvier 2010

L'éclat de l'affection mutuelle


Des circonstances pénibles mettent l'ami à l'épreuve, et la splendeur de l'aide donnée fait briller l'éclat de l'affection mutuelle.

Jean Cassien.

mardi 5 janvier 2010

L'amour cimenté par le profit


Ils ne sont pas fidèles en amitié ceux qui sont liés par le profit, au lieu de l'être par l'attirance. Ils sont prompts à faire défection s'ils ne reçoivent pas constamment une récompense. Car l'amour qui est cimenté par le profit se dissout dès que celui-ci disparaît.

Isidore de Séville, Livre III, Sur le bien suprême.

lundi 4 janvier 2010

Aucun mot ne dit 'Je t'aime'


Aucun mot ne peut vous faire connaître une personne, aucun. Il y a des quantités d'hommes et de femmes qui se sont dit : "Je t'aime" mais, quand ce mot est vrai, c'est qu'il est porté par la vie. Il devient lumière quand il y a une personne dans le mot, quand le mot n'est plus un mot mais une présence et une vie. Une personne ne peut devenir lumière que dans une autre personne, une intimité ne peut s'enraciner que dans une autre intimité, une âme ne peut s'échanger qu'avec une âme et Dieu ne peut s'échanger qu'avec une âme et Dieu ne peut s'échanger que dans ce dialogue de la foi et de l'amour, quand nous nous identifierons avec Lui et que nous nous perdons dans Sa Lumière et dans Sa Joie.
Maurice Zundel, Silence Parole de Vie, Editions Anne Sigier 1990, p55.

dimanche 3 janvier 2010

Fragile amitié


Fragile est l'amitié qui suit le bonheur et la richesse des amis !
Jérôme de Stridon, Sur Michée

samedi 2 janvier 2010

En ces jours de Noël


En ces jours de Noël, nos rues sont bondées de personnes croulant sous le poids des cadeaux qu'ils accumulent sans trop regarder à la dépense - le contrecoup financier viendra en janvier. Et pourquoi pas ? Qui d'entre nous n'aime pas recevoir un petit cadeau ? Il n'y a pas de mal à cela. Au contraire, cela entretient l'amour et la convivialité. Dieu nous le dit : "Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés. C'est d'ailleurs moi qui vous ai offert vos premiers cadeaux : la vie, l'âme, le corps, la nature et la culture. Et je ne le regrette pas. Tout comme je ne regrette pas ces Mages venus d'Orient, qui se sont présentés à moi dans la crèche chargés de cadeaux : l'or, l'encens et la myrrhe. De beaux cadeaux, en vérité. En ce temps de Noël, soyons donc les uns pour les autres comme les Mages de l'Orient". "Mais je dois tout de même vous le confier : à la crèche, j'ai surtout aimé la venue des bergers. Ceux-là n'avaient rien à me donner. Ils étaient trop pauvres. Et que m'ont-ils offert ? Ils se sont offerts eux-mêmes. Ils se sont agenouillés pour adorer l'Enfant de la crèche".


"Oui", dit Dieu, "le seul présent qui me fasse réellement plaisir est le don d'amour, le don de vos vies". Sans qu'une partie de vous-même ne se dérobe. Il en va d'ailleurs de même entre les hommes : l'or et les diamants sont précieux et permettent un moment de joie. Mais s'ils ne vont pas de pair avec le don de soi-même, cet or est plaqué et ces diamants de fantaisie. Le temps de Noël n'est pas qu'un temps pour s'échanger des cadeaux. C'est le temps du don total à l'autre, comme le fit l'Enfant de la crèche pour l'humanité. 


Comme l'Enfant de la crèche continue à le faire, aujourd'hui encore, pour chacun de nous. Cet Enfant n'avait que lui-même - petit et démuni - à donner. Et Il nous en a fait le don. Et ce don de lui-même dans la crèche n'était que le début. Il offrit ensuite sa propre vie pour nous sur la croix. Entre le bois de la crèche et le bois de la croix, il n'y a qu'un pas. Le jour de Noël, Dieu était aussi impuissant que le Vendredi Saint. Il s'agit du même Mystère : celui du don de soi, intégralement et gratuitement, sans rien exiger en échange si ce n'est l'amour. L'amour, en effet, est le seul cadeau qui dure. Si nous pouvions accroître le taux de don de soi désintéressé dans notre société, nous récolterions les fruits d'une écologie intégrale. Car en matière d'amour et d'attention à l'autre, un réchauffement cimatique fait du bien à l'humanité.

+ Godfried Cardinal Danneels,
Archevêque de Malines-Bruxelles,
Homélie de la Nuit de Noël 2009 - Bruxelles.

vendredi 1 janvier 2010

Premier pas

Le premier pas dans la voie de l'amour désintéressé consiste à reconnaître que notre amour peut être illusoire. Nous devons avant tout le purifier en renonçant à considérer l'amour comme une fin en soi. Tant que nous aurons le plaisir comme but nous serons déloyaux envers nous-mêmes et envers ceux que nous aimons. Ce n'est pas leur bien, mais notre plaisir que nous cherchons.


Thomas Merton, Nul n'est une île, Editions du Seuil 1956, p21.